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TOUS COUPABLES

Les résultats électoraux de dimanche qui conduisent à voir Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle sont une énorme claque pour tout le monde.

Et je crois que chacun doit en tirer les leçons.

-Les absents ont toujours tort, et ceux qui ne sont pas allé voter dimanche ont beau jeu d'aller défiler aujourd'hui contre le FN. Voter est un droit, c'est aussi un devoir. Mais il ne sont pas les seuls à incriminer.

-Personnellement, j'ai voté. Pour un "petit" candidat. Aujourd'hui je le regrette. Car je me suis laissé endormir par les médias et les sondages (j'y reviendrai). Et surtout car je m'étais trompé sur l'état du FN. Je pensais que la scission de 99 avec Mégret amorçait le lent mais définitf déclin de ce parti xénophobe et raciste. Erreur. Le Pen et son parti extrémiste sont bien plus malins qu'on ne le croit. Nous l'avons oublié.

-C'est très dur de le dire mais pourtant, c'est la vérité, Le Pen est aujourd'hui le seul "homme politique" en France (avec Chirac peut-être).
C'est une bête médiatique, un absorbeur d'écran, qui manie les médias avec une très grande force. Sur ce coup là, il a baisé tout le monde.

-La classe politique n'a rien vu venir. C'est plus grave encore que mon raisonnement de petit citoyen qui observe la politique de très loin.
Le système des 4 grands partis de la Cinquième République (la fameuse "bande des 4" de Le Pen) a vécu. Un tiers seulement des votants se sont portés sur ces candidats.
L'un d'eux a disparu (le PCF), l'autre est en voie de fusion (UDF), or ces partis faisaient partie intégrante des institutions de la Cinquième République.
Aujourd'hui, cette dernière semble avoir vécue. Plus grave encore, dès dimanche soir, dignitaires RPR et PS continuaient de se bouffer le nez pour savoir à qui la faute (sic)!!! Comme si ce tremblement de terre ne les touchait pas !
D'où aujourd'hui la nécessité d'une réaction citoyenne, républicaine, à inventer, en dehors des partis, totalement dépassés par les évènements, complètement coupés des aspirations du peuple. (pourtant, 35% des voix qui se dirigent vers des positions extrêmistes, cela devrait les réveiller !!!). En 1958 aussi, les partis traditionnels étaient dépassés par les évènements.

-le FN est aujourd'hui le premier parti ouvrier de France. Après le choc, l'analyse. Son score a dans l'ensemble peu augmenté. Ce n'est pas le raz-de-marée.
Mais les transferts de voie sautent aux yeux. Les votes Jospin et Hue de 1995 se sont mutés en votre FN.
C'est aujourd'hui un parti raciste et xénophobe qui défend les "petites gens", les "exclus" pour reprendre le vocable du leader fasciste dimanche soir.
C'est ce constat qui fait peur. Auparavant, ce vote se cantonnait à des catégories socio-professionnelles types : artisans, commerçants, etc...
Aujourd'hui cela transcende les clivages, et géographiquement on vote aussi bien Le Pen en ville qu'à la campagne où les immigrés ne sont pas légion (sic).

-La culpabilité des médias est indéniable dans la situation actuelle. Ils ont beau jeu de donner des leçons aujourd'hui, les "maîtres à penser" de la presse parisienne.
A Libé (j'en parle puisque tu les cites) comme ailleurs, personne n'en a parlé de ce vote FN. Au pire a t-on joué à fond le chapitre sécuritaire, beaucoup plus vendeur que le débat d'idées. A stygmatiser une campagne insipide, ils ont fait le jeu de l'abstention, et donc de Le Pen. "Gênés" (euphémisme) par la présence de 16 candidats, ils n'ont pas su retransmettre correctement cette campagne.
Ils ont fait le jeu de Le Pen, encore bien meilleur manipulateur de médias qu'un Berlusconi, ne serais-ce qu'avec le "coup médiatique" des 500 signatures.

Qu'il est peîné ou pas pour les avoir, là n'est pas le débat. La couverture médiatique l'a légitimé dans son action, l'affaire allant même jusqu'à faire réagir les autres candidats à ce sujet.
Noël Mamère (je l'évoque car je m'en souviens particulièrement) qui souligne la nécessité pour Le Pen d'avoir ses signatures, comment donner meilleures légitimté et respectabilité à un candidat xénophobe et raciste ?
Les médias se nourrissent comme ça de petites phrases, voire de petites gifles en période creuses, qui font le jeu d'un homme qui en connaît parfaitement les règles. et dire qu'il fait campagne sur la thèse du complot.....

-De même, les sondages sont à bannir des élections. Me faire sonder pour du dentifrice, d'accord, mais des choix politiques.... STOP.
Ils ont été minables, incapables de prédire un tel séisme. Et dire que je les ai cru avant d'aller voter...

-Enfin, le mode de combat du FN a vécu. Force est de constater que c'est un échec. J'irais à Paname le 1er mai pour montrer à la France et au monde qu'il ya plus de démocrates dans ce pays que d'extrémistes xénophobles et racistes.
Mais d'un autre côté je ne penses pas que gueuler "F comme Faciste et N comme Nazi" puisse interpeller les électeurs frontistes. Déjà qu'ils ont assez honte comme ça de voter FN... J'avoue que je n'ai pas de réponse à ce malaise, si ce n'est un engagement citoyen, poussant à ne plus accepter l'intolérable. Les idées simples mais FAUSSES et ARCHI FAUSSES du FN sont entrées dans la tête des gens à force de ne rien dire.
Il faut démonter les arguments frontistes un à un. La préférence nationale ne résoudra en RIEN le problème du chômage. Le chômage des jeunes aujourd'hui est un chômage de jeunes diplômés, bac+2 bien souvent.
Veulent-ils aller ramasser les poubelles à la place des "noirs" ? "J'ai voté FN car mon fils s'est fait racketter" : forcément, à discours démagogue sur la sécurité, réponse démagogue. Le Pen ne va rien changer à cette histoire particulière, qui n'est que du ressort de la justice et de la police. Une thèse xénophobe n'a pas à entrer en ligne de compte là-dedans.
Il s'est peut-être fait racketter par un bon français des beaux quartiers qui n'a rien d'autre à foutre.
Le Pen vous ment, c'est ce qu'il faut faire comprendre aux gens.

Voilà, on s'est fait baiser. Le peuple de gauche s'est fait voler son élection présidentielle par un extrémiste bien plus malin qu'on ne le présente. Les électeurs de droite se trouvent orphelins d'un débat sain avec la gauche. Et ceux qui ont déposé un bulletin Jean-Marie Le Pen dans l'urne doivent comprendre qu'ils ont commis une erreur grave, compréhensible mais pas pour autant excusable, et qu'ils peuvent encore sauver le jeu de la démocratie en votant CHIRAC dimanche 5 mai.

Aujourd'hui la démocratie est en danger.
Le 1er mai tous à Paris avec un ruban noir. Et le 5 mai tous aux urnes avec un bulletin Chirac

Koilito,
un citoyen ordinaire